Nudevember
Évènement qui se déroule chaque mois de novembre avec un thème imposé par jour. Depuis 2020, je propose ma propre liste.
Mon manifeste
De manière générale, vulves, seins, fesses et plus globalement l’anatomie féminine — pour peu qu’elle rentre dans les normes de la société — inspirent la volupté, la sensualité et le désir : une certaine grâce. (Nous entendons ici le mot féminin comme stéréotype de genre s’appliquant donc à toute personne assignée femme à la naissance.) Ce constat est valable dans plusieurs domaines artistiques, au point d’être banalisé notamment à des fins marketing. Mais qu’en est-il du pénis ?
Qu’il soit flaccide ou en érection, son image semble s’être dégradée à travers les âges. D’abord représentée pour vénérer la fécondité, pour porter chance ou par pur esthétisme, la verge est maintenant connotée assez négativement. L’émergence des réseaux sociaux y a beaucoup contribuée avec la tristement célèbre « dick-pic » non sollicitée, à laquelle beaucoup d’entre nous ont pu être confronté. Le pénis inspire désormais quelque chose d’intrusif, voir de violent. Une énième conséquence de la société patriarcale.
C’est donc sans surprise qu’on en trouve héritage dans la pornographie mainstream. Dans les scènes cis-hétéro, les plans autour des performeuses sont bien plus léchés et nombreux que ceux sur leurs partenaires masculins si tant est qu’il y en ait. De même entre la catégorie « homme solo » et son pendant féminin, on assiste à une dichotomie certaine entre les contenus. La rubrique est sous représentée et il est donc notamment difficile de s’y identifier, de part le manque de variété ou parfois de qualité dans la réalisation.
La volonté de créer un contenu explicite qui rendrait « ses lettres de noblesse » à la verge a mené à la création d’Ori Pale. Il s’agit de témoigner d’une sexualité masculine à la fois plus érotique et plus douce qui n’en est pas moins excitante à observer. Un porno qui montre une autre image de la masturbation ou de l’éjaculation, mais qui s’assume tout autant, parce qu’au fond l’essentiel reste de se faire plaisir, à tout point de vue.
